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CHRISTOPHE DECLERCK - LE SPECIALISTE DES RALLYES RAIDS

Actualités - Publié le 28 Janvier 2013 par l'équipe QuadActu

Pendant deux semaines, Christophe fût notre reporter sur le Dakar 2013 et nous a raconté chaque étape avec toute son expérience et passion de cette course mais aussi de cette discipline. Alors après une rencontre avec ce pilote amoureux des grands espaces, il se dévoile à nous autour d'une interview.

 

 

Quadactu : Bonjour Christophe, tu es le premier champion du monde du Rallye Raid en Quad. Qu’est ce qui t’a attiré dans cette discipline?
C.D : Depuis très jeune, j'ai été attiré par le quad et les atc. Dès que j'en avais la possibilité je surinais mes parents pour qu'ils me payent une session sur les pistes de locations en vacances. Plus tard dès que j'ai commencé à travailler je me suis acheté mon premier quad: un Blaster... Ensuite avec l'arrivée des quads au Touquet, j'ai commencé mes premières compétitions sur le sable. Mais ce qui me faisait rêver c'était les grands espaces et le Dakar à la tv. En 2003, j'ai eu la chance de mettre un pied dans le rallye raid avec le rallye de Tunisie.

 

Q.A : Le Dakar est LA course à réaliser lors qu’on est un amoureux de l’aventure et des grands espaces. Par rapport aux autres épreuves Rallye Raid, pourquoi cette épreuve est incontournable ?
C.D : En effet le Dakar c'est l'aboutissement du rallye raid. D'abord parce que tout le monde connait cette épreuve, que l'on soit passionné de sport mécanique ou pas. Ensuite parce que c'est la course la plus difficile, c'est le « graal » des épreuves de rallye raid.

 

Q.A : Tu as participé à plusieurs éditions du Dakar, malheureusement cette année, tu n’y participes pas car il ne faut pas le cacher, cette aventure demande beaucoup de sponsors et budget. Cependant tu es un vrai passionné de quad et nos visiteurs voudraient connaître tes impressions et conseils.
C.D : Effectivement, cette année je ne participerai pas à l’Edition de 2013. Il fallait être raisonnable, la conjoncture économique mauvaise, l'absence du soutien de Polaris, la gestion de mon entreprise et le démarrage d'un projet personnel, ne permettait pas de partir dans de bonnes conditions. Un Dakar représente un investissement financier important, mais c'est aussi un gros investissement sur le plan personnel. Pour que la course se passe au mieux, il faut être au top à tous les niveaux.

 

Q.A : Quels sont les difficultés et les pièges rencontrés tout au long des manches ?
C.D : Les difficultés sont nombreuses. Contrairement à un circuit où l’on peut repérer et anticiper, sur la piste les dangers sont nombreux. Nos seuls alliés sont notre roadbook pour les dangers et le gps pour le cap. Il faut toujours être vigilant, conduire vite mais en sécurité. Toute la différence entre le pilotage cross sur circuit et la conduite à vue de rallye.

 

Q.A : Quels conseils donneraient-tu aux futurs participants de la catégorie quad?
C.D : Il y a plusieurs choses importantes : en amont la préparation physique et celle du quad, pour arriver au top le jour du départ. Ensuite pendant la course, il faut gérer sa course, ne pas s'emballer, 8000 kms c'est long. Ensuite le conseil que je peux donner aux futurs candidats c'est de commencer par un rallye de type Maroc ou Tunisie pour se familiariser avec le rallye et se faire la main en navigation.

 

Q.A : Avant chaque départ, à quoi penses-tu ?
C.D : Sur la ligne de départ, j'essaie de faire le vide dans ma tête. Je fais une petite prière pour que la spéciale se déroule sans trop de soucis et surtout sans chute. Ensuite je me concentre dès les premiers mètres pour rentrer de suite dans la course. Les pièges sont partout.

 

Q.A : La cohabitation sur les pistes avec les camions, les voitures, buggys et motos se passe bien ou parfois est-ce dangereux ?
C.D : Les motos ne nous aiment pas trop quand nous sommes devant eux. En effet nous faisons beaucoup de poussières et il est difficile de nous doubler. Ensuite tout dépend où tu en es dans le classement. Pour ma part, je me fais doubler seulement par quelques voitures dans la journée donc ça va. Par contre cela se gâte quand tu as des galères et que tu passes après les camions. Les pistes sont défoncées, et les dépassements quelque fois dangereux. Maintenant, depuis le système « Sentinel » qui nous prévient quand une voiture ou un camion veut nous  dépasser, si tu te mets sur le côté dès que tu es prévenu, il n'y a pas de problème. Les dépassements entre quads restent les plus dangereux du fait de la poussière et du fait que le « Sentinel » ne marche pas pour les dépassements entre motos et quads.

 

Q.A : Nous le savons cette discipline demande une condition physique particulière, comment s’organise ta préparation tout au long de l’année?
C.D : La condition physique est obligatoire pour terminer un Dakar. Il faut arriver au top pour encaisser 10 à 12 heures de quad par jour avec 5 heures de sommeil par nuit et 40 degrés. Savoir piloter un quad n'est pas suffisant. Je fais donc du sport régulièrement toute l'année, puis 6 mois avant le départ, j'ai un programme d'entrainement spécifique : vtt, natation, musculation. Et une bonne hygiène de vie.

 

Q.A : Les pilotes de Rallye Raid, vous êtes capables d’allier vitesse et navigation, ceci demande beaucoup d’entrainement ?  Une technique de pilotage différente que les pilotes de quads ordinaires ?
C.D : Le pilotage de rallye raid s'acquiert avec l'expérience et le roulage. Je pense que j'ai beaucoup appris sur les différents rallyes de Tunisie auxquels j’ai participé : Apprendre et comprendre ses erreurs. Je pense que le rallye raid est une véritable spécialité. Etre excellent en cross et très rapide sur un circuit n'est pas systématiquement un gage de réussite un rallye. Il faut être rapide mais la piste demande aussi de rouler avec sa tête.

 

Q.A : Nous vous voyons évoluer chaque jour grâce aux télévisions Françaises mais comment s’organise une journée type sur le Dakar ? Même si nous savons que les journées s’enchainent mais ne se ressemblent pas.
C.D : La journée type de course: c’est un réveil à 5h. Petit déjeuner. Départ de liaison vers 6h. Arrivée au bivouac vers 17h. Ensuite c’est la douche, la préparation du road book, le briefing pour la journée du lendemain, le dîner, pour aller se coucher en général vers 23h30.

 

Q.A : Une ou peut être des petites anecdotes suite à tes expériences sur cette épreuve mythique ?
C.D : Un Dakar c'est une suite d'anecdotes, de galères, de plaisirs, de joies et de misères.

Ma plus grande joie : c'est l’émotion de terminer mon premier Dakar sur la ligne d'arrivée

Ma plus grande déception : mon abandon l'année dernière

Une anecdote parmis tant d'autres: il y a 2 ans, après 300 kms de liaison, on attaque une spéciale de dune 170 kms. Je m'aperçois que mon radiateur est fissuré et qu'il me manque de l'eau. Je refais le plein et décide d'entrer dans la spéciale sans conviction pour atteindre l'arrivée. Après moult galère dans la journée à essayer de ne pas faire trop chauffer le quad et à rechercher de l'eau pour remplir le radiateur quand il est vide, j'arrive à rejoindre l'arrivée, pensant être complètement en retard. Quel étonnement d'apprendre qu'il n'y avait seulement que 2 quads d'arrivés. La morale de l'histoire qui est devenu mon leitmotiv : ne rien lâcher et tant que l'on peut rouler rien n'est perdu.

 

 

Q.A : L’ensemble du team est aussi une force. De combien de personnes était-il composé ? Il y a un effectif obligatoire ?
C.D : A mon avis, il est impossible de terminer un Dakar sans au minimum un bon mécanicien qui remet en état votre quad pour repartir dans de bonnes conditions le lendemain.

Pour ma part j'ai toujours eu la chance de pouvoir partir avec une équipe autonome :

Valérie, mon amie, qui s'occupe de la communication et de conduire le 4x4 d'assistance. Et qui prend soin de moi au départ et à l’arrivée

Et Xavier mon préparateur et mécano qui fait le maximum pour avoir un quad au top du début à la fin.

 

Q.A : Peux-tu nous définir en trois mots le Dakar ?

C.D : Performance, Aventure, Dépassement de soi

 

Merci Christophe et à très bientôt

Merci à vous et on se donne rendez-vous en 2014.

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